De la puberté à la ménopause, le cycle menstruel est un mécanisme physiologique qui permet de préparer le corps de la femme à une éventuelle grossesse, et donc à une éventuelle implantation embryonnaire. D’une durée moyenne de 28 jours, chaque cycle menstruel peut durer de 21 jours à 35 jours. Au cours de chaque cycle, la muqueuse utérine appelée endomètre subit un renouvellement cyclique alternant des phases de régression, prolifération et maturation. Ces différentes phases sont sous influence des hormones produites par les ovaires : les œstrogènes et la progestérone.
Le premier jour des menstruations (règles) initie la phase menstruelle. D’une durée de trois à six jours, elle correspond à la destruction de l’endomètre. En absence d’embryon dans la cavité utérine, le corps jaune régresse dans l’ovaire : la production de progestérone chute brutalement. Cette diminution des taux d’hormones induit l’amincissement et l’atrophie de l’endomètre.
La phase proliférative ou régénérative débute le dernier jour des menstruations (règles) et se termine lors de l’ovulation. Elle a lieu sous l’action des œstrogènes produits par les follicules ovariens en croissance. L’augmentation des taux d’œstrogènes induit la prolifération des cellules de l’endomètre à l’origine de son épaississement. A l’issue de cette phase, la muqueuse utérine atteint une épaisseur de 10 à 12 millimètres.
La phase sécrétoire a lieu de l’ovulation et perdure jusqu’à la fin du cycle. Dans l’ovaire, le follicule ayant libéré l’ovocyte lors de l’ovulation s’est transformé en corps jaune. Celui-ci produit des quantités croissantes de progestérone qui induit la différenciation des glandes de l’endomètre. Celle-ci vont produire des molécules indispensables à la survie de l’embryon lors des premières étapes de la grossesse (molécules nutritives, molécules immunitaires, molécules d’adhésion). Au cours de la phase sécrétoire, l’implantation de l’embryon aura lieu.
L’implantation embryonnaire nécessite un dialogue synchrone entre un embryon compétent (stade blastocyste) et un endomètre réceptif. Cette période de réceptivité endométriale à l’embryon est appelée fenêtre d’implantation. La fenêtre d’implantation correspond à la période au cours de laquelle l’endomètre est apte à accueillir un embryon. Elle a lieu entre les jours 7 et 11 suivant l’ovulation ou la ponction. En dehors de cette fenêtre temporelle, l’endomètre est totalement réfractaire à l’implantation.
L’implantation embryonnaire est un processus multi-étapes. Elle débute par l’apposition de l’embryon à l’endomètre. Puis, les cellules embryonnaires et les cellules endométriales de l’utérus mettent en place des contacts moléculaires étroits : c’est l’adhésion. Enfin les cellules trophoblastiques se multiplient intensément et permettent l’invasion de l’endomètre par l’embryon. Celui-ci s’enfouit alors totalement dans la muqueuse utérine lors de la nidation.
Suite à la nidation, les cellules embryonnaires continuent de se multiplier. Ces cellules vont être à l’origine de la formation du placenta qui produit les principales hormones de la grossesse. Parmi ces hormones, la ß-hCG est synthétisée très tôt après l’implantation embryonnaire. Un taux élevé et une évolution rapide du taux ß-hCG sanguin est le signe que les premiers stades de la grossesse se déroulent normalement.
Idéalement, la mesure de la concentration de cette hormone dans le sang est réalisée une dizaine de jours après le transfert (à la date présumée des prochaines règles). La mesure a lieu par prise de sang. Un résultat supérieur à 50 mUI/ml est signe d’une grossesse.
Un mois après le transfert, un examen échographique permet de confirmer la présence d’un embryon au sein de la muqueuse utérine. Il faut néanmoins garder à l’esprit que les probabilités de fausses-couches sont courantes au cours du premier trimestre. Cependant à ce stade, une grossesse issue d’une protocole d’assistance médicale à la procréation possède les mêmes chances d’atteindre son terme qu’une grossesse spontanée.
Les chances d’implantation embryonnaire et de grossesse restent cependant imprédictibles. Les échecs peuvent être à la fois liés à la qualité de l’embryon (anomalies chromosomiques, ADN endommagé…) et à la qualité de l’endomètre (malformations de l’utérus, défaut de réceptivité, inflammation…). En assistance médicale à la procréation, le taux d’implantation est de 25% pour les embryons transférés au stade 8 cellules. Il passe à 30% lorsque l’embryon est transféré au stade blastocyste.