Les hormones sont des molécules produites par des organes appelés glandes endocrines et libérées dans le sang. Elles agissent comme des messagers chimiques qui régulent des constantes physiologiques telles que la température corporelle, la glycémie ou encore la pression artérielle. Les hormones jouent donc un rôle fondamental dans le bon fonctionnement de l’organisme. Elles assurent la communication entre tous les organes. Les hormones régulent ainsi de nombreuses fonctions telles que le métabolisme, la nutrition, le sommeil, la croissance, le développement sexuel, la reproduction …
Le système endocrinien est composé de sept glandes principales
Une fois libérées dans le sang, les hormones agissent sur les cellules de leurs organes cibles en se fixant à des récepteurs spécifiques. L’hormone agit ici comme une clé qui déverrouille une serrure, son récepteur.
Suite à la formation du complexe hormone/récepteur, le signal hormonal est transmis à l’intérieur de la cellule. Cela induit l’activation de certaines enzymes au sein de la cellule, pouvant réguler l’expression de gènes et enfin moduler la production de nombreuses protéines. Ces protéines sont les régulatrices finales de toutes les fonctions vitales. C’est par ce mécanisme que les hormones régulent l’ensemble des fonctions physiologiques de l’organisme.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), un perturbateur endocrinien « est une substance chimique qui altère le fonctionnement du système endocrinien. Il peut ainsi induire des effets néfastes sur un organisme ou sa descendance ». A l’heure actuelle, plus de 550 composés chimiques sont des perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés. On les retrouve dans de très nombreux produits commercialisés.
Les perturbateurs endocriniens peuvent pénétrer dans l’organisme par ingestion, inhalation ou par simple contact. Ils peuvent ensuite interférer avec le système endocrinien par trois mécanismes d’action.
Les perturbateurs endocriniens modifient le signal hormonal naturel au niveau cellulaire et sont ainsi responsables d’une modification des fonctions physiologiques.
C’est pourquoi ces molécules chimiques peuvent avoir de nombreuses conséquences sur l’organisme et être responsables de pathologies telles que l’obésité, les cancers hormono-dépendants, le diabète de type 2, l’autisme, les troubles cognitifs, les problèmes thyroïdiens, les troubles comportementaux… Ainsi, bien que l’exposition aux perturbateurs endocriniens soit dangereuse tout au long de la vie des individus, des fenêtres de vulnérabilité ont été définies. Elles correspondent aux périodes durant lesquelles les organes sont en cours de développement.
Depuis quelques décennies, il est observé une augmentation du nombre d’hommes atteints du Syndrome de Dysgénésie Testiculaire (TDS). Ce syndrome comprend différentes altérations de l’appareil génital masculin pouvant provoquer des troubles de la fertilité masculine.
De nombreuses études réalisées dans divers pays du monde mettent en relation l’augmentation du nombre de ces altérations de l’appareil génital masculin avec l’exposition croissante aux perturbateurs endocriniens. Plus précisément, l’apparition d’un Syndrome de Dysgénésie Testiculaire serait associée à l’effet de molécules chimiques mimant l’action des œstrogènes (hormones féminines) et/ou bloquant l’action des androgènes (hormones masculines).
Chez la femme, les perturbateurs endocriniens sont impliqués dans un ensemble de pathologies gynécologiques. En cause, les molécules chimiques qui miment l’action des œstrogènes (hormones féminines) ou celle des androgènes (hormones masculines).
Afin de limiter le contact avec les perturbateurs endocriniens, quelques précautions sont à prendre. Eviter les plastiques dans l’alimentation, privilégier l’agriculture sans pesticides et herbicides, réduire l’utilisation des détergents, prêter attention à la composition des produits cosmétiques et ménagers… Le contact avec les substances nocives en général et les perturbateurs endocriniens en particulier, ne peut être totalement éliminé. Cependant, nous pouvons au moins diminuer leur impact en adoptant un mode de vie plus sain.
Fabien Duval, Ph.D
Biologie de la reproduction et du développement
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