La pathologie des échecs répétés d’implantation embryonnaire est diagnostiquée chez une femme prise en charge en PMA lorsque celle-ci présente plusieurs échecs d’implantation inexpliqués. Cependant, il n’existe pas de définition claire et officielle de cette pathologie. Chaque centre détermine un stade à partir duquel il est jugé anormal qu’aucun des embryons transférés ne se soit implanté. La majorité des praticiens considère qu’une patiente souffre d’échecs répétés d’implantation embryonnaire lorsqu’aucune implantation n’a été diagnostiquée après le transfert d’au moins trois embryons possédant un haut potentiel implantatoire.
L'échec d'implantation de l'embryon
L’implantation d’embryon est diagnostiquée une dizaine de jours suivant le transfert par le dosage d’une hormone : la β-hCG. Un mois plus tard, la présence d’un sac gestationnel se développant au sein de la cavité utérine doit être confirmée par échographie.
L’équipe médicale parle donc d’échec d’implantation de l’embryon lorsque le dosage de la β-hCG est négatif ou lorsque l’examen échographique ne permet pas de mettre en évidence la présence d’un embryon dans l’endomètre.
Les échecs répétés d’implantation d'embryons peuvent avoir de nombreuses origines. De plus en plus, la qualité des embryons elle-même est mise en cause par le corps médical. Elle serait la cause principale des échecs d’implantation embryonnaire en PMA.
Lors d’un protocole de PMA, le potentiel d’implantation des embryons est estimé par une analyse morphologique. Celle-ci ne permet pas de mettre en évidence de potentiels problèmes d’ordre génétique (nombre de chromosomes anormal, mutations de gènes, altération de l’ADN…).
Les anomalies génétiques de l’embryon sont pourtant la cause principale d’un échec d’implantation. Elles sont liées à une mauvaise qualité de l’ovocyte et/ou du spermatozoïde.
Différents facteurs peuvent influencer la qualité des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes). Il peut s’agir de facteurs endogènes comme l’âge ou l’indice de masse corporel, par exemple. En effet, un âge élevé, un surpoids voire une obésité sont responsables d’anomalies ovocytaires et spermatiques. D’autres part des facteurs exogènes tels que l’exposition à des molécules toxiques (tabac, perturbateurs endocriniens…) altèrent la qualité gamétique féminine et masculine.
Ainsi, un embryon peut être jugé de bonne qualité « morphologiquement » alors qu’il ne le sera pas « génétiquement ». Seul un diagnostic pré-implantatoire de l’embryon permet de mettre en évidence les potentielles anomalies génétiques embryonnaires. Actuellement, cette technique n’est proposée qu’aux couples susceptibles de transmettre une maladie génétique à leurs enfants.
L’embryon n’est pas la seule cause d’un échec d’implantation lors d’une PMA. En effet, un embryon ayant un fort potentiel implantatoire d’un point de vue morphologique et génétique ne pourra pas s’implanter si l’endomètre ne lui est pas réceptif. Un certain nombre de pathologies et malformations utérines perturbent cette réceptivité de l’utérus vis-à-vis de l’embryon.
Lors du cycle menstruel , l’endomètre subit une phase de régression suivie d’une régénération et d’une maturation. Un endomètre mature sera réceptif à l’embryon au cours d’une courte période appelée « fenêtre d’implantation ». Des anomalies du cycle menstruel peuvent être responsables d’un défaut de régénération et/ou de maturation endométriale. Ainsi, l’endomètre ne sera pas assez épais ou ne sera pas réceptif à l’embryon.
Lors de la période fœtale et la mise en place de l’appareil reproducteur féminin, des anomalies développementales peuvent être à l'origine de malformations utérines. Celles-ci peuvent être à l’origine d’un utérus bicorne ou d’un utérus cloisonné qui peuvent perturber l’implantation embryonnaire.
Au cours de l’implantation embryonnaire, le système immunitaire maternel joue un rôle fondamental. Les échecs d’implantation peuvent s’expliquer par une réponse immunitaire trop agressive qui induit la mort de l’embryon reconnu comme un corps étranger. À l’inverse, une réponse immunitaire utérine diminuée compromet l’adhésion entre l’embryon et l’endomètre.
Endométriose, fibromes, polypes, infections, hydrospalpinx… Toutes ces pathologies affectent la qualité de l’endomètre et peuvent être à l’origine d’un échec d’implantation embryonnaire et d’une infertilité.
La prise en charge des femmes souffrant d’échecs répétés d’implantation embryonnaire dont la cause est endométriale s’avère compliquée. Les traitements (médicamenteux ou chirurgicaux) sont nombreux. Ils seront personnalisés en fonction du désordre observé et des antécédents de la patiente.
La pathologie des échecs répétés d’implantation d’embryons est donc difficile à appréhender, les causes pouvant être multiples. Bien que l’embryon soit le principal acteur de ces échecs, il ne faut pas négliger les anomalies utérines qui peuvent compromettre le processus implantatoire.